Seul pour une fois...[Libre]

Vêtue d'une tenue noble comme à son habitude, un ensemble bleu presque just au corps, élégant et doux au toucher, accompagné d'un petit haut de forme qui allait magnifiquement bien avec la petite taille du comte. Puis n'oublions pas son accessoire fétiche ou tout du moins un de ses accessoires préférés, sa canne. Ce jour-là le soleil avait décidé de ne pas vraiment pointer le bout de son nez, et pourtant le matin il avait été bel et bien présent, mais là il n'y avait que de beaux et gros nuages presque orageux. La brise légèrement chaude effleurait par moments le visage enfantin du jeune comte, tout comme il essayait de mettre la pagaille dans sa douce chevelure mi-longue. Il allait bientôt pleuvoir c'était clair et net et pourtant le jeune garçon ne s'en inquiétait guère.

Pour une fois depuis bien longtemps, Ciel semblait se promener seul, sans aucun but précis ce qui était d'ailleurs extrêmement rare. Peut être qu'il irait rendre visite à Undertaker, pour savoir si il avait des nouvelles sur un quelconque cas intéressant...Mais étrangement, son regard se posait par moments sur les vitrines des magasins qu'il croisait. C'était bien étrange, tout paraissait si calme pendant les jours de pluie, que cela en devenait...Frustrant. Il n'avait pas reçu d'ordres venant de la reine elle même, pas de lettres suspectes non plus, et les affaires de la famille Phantomhive étaient toutes classées, un calme plat...Extrêmement plat, et ce dans tous les sens du terme.

C'était peut être pour cela que le jeune comte avait décidé de prendre une simple journée de repos, pour profiter du calme ambiant, de la brise et des possibles ragots avec ou sans importance qui pourraient enfin parvenir au creux de ses oreilles. Et Sébastian dans tout cela? Et bien il était dans le magnifique manoir reconstruit, veillant sur les domestiques pour limiter les dégâts de leurs possibles bêtises...Même pour ça il savait s'y prendre, mais avouons que cela ne surprenait guère le jeune maître. Quoi qu'il en soit, si jamais un soucis venait troubler le calme de la journée, Ciel savait comment s'y prendre pour faire appel à son majordome et donc il serait dur de le faire perdre son sang froid presque légendaire.

Tenez d'ailleurs...Depuis quelques temps il n'avait même pas reçu de visites de la part de son amie d'enfance, la petite blonde adorable Elizabeth Middleford. Ce n'est pas qu'elle lui manquait vraiment mais...De temps à autres il avait de petites pensées pour elle et s'inquiétait aussi pour son bien être. Enfin...Que dire de plus si ce n'est qu'il avançait presque à l'aveuglette et comme d'habitude, sans aucune sorte d'arme cachée ou autres dans le genre.

Les nuages, cumulonimbus ou autre nimbostratus -annonçant malheureusement la pluie- parcemaient le ciel... Ils arrivaient en hâte et étaient courant dans notre cher royaume. Dans le manoir c'était le calme plat, et Meilin avait demandé à Tanaka, qui lui même avait appris de Sebastian-san que Ciel Phantomhive était partit se promener seul à Londres.
Les nuages !
Il allait pleuvoir elle en était certaine mais quand le maître était partit quelques heures plus tôt le temps était clair et dégagé...
Elle se mit alors à courir à bris d'abattus hors du manoir, sa robe de soubrette volant au vent pour aller rejoindre Ciel Phantomhive à travers les rues de Londres. Elle trébucha plusieurs fois se relevant de justesse.
*Pas ma robe, pas ma robe, tout mais pas ma robe*
Et le destin exauça son souhait, ses lunettes tombèrent à terre, elle continua de courir et marcha sur l'un des verres
*naaan*
Ciel et Sebastian allait la tuer... Elle courait à travers les rues presque désertes de Londres pour trouver Ciel et elle cassa ses lunettes. La malchance était réellement avec elle...
Elle commençait à sentir une lourdeur dans ses jambes, elle ne pouvait plus courir et une première goutte qui n'était pas de la sueur tomba sur son nez. La pluie commençait à arriver, le nuage se faisant plus menaçant que jamais et elle était incapable de courir un mètre de plus. Elle avait couru ainsi sans même savoir où se trouvait Ciel et maintenant elle se trouvait idiote, perdue et avec un oeil en moins...
*Allez Meilin, ne laisse pas tomber ! Tu peux le faire !*
Elle recommença à marcher, du plus vite qu'elle put, puis ses jambes s'emportèrent quand au loin, au fond de la rue, elle aperçu une personne de petite taille, portant un chapeau haut de forme et marchant à l'aide d'une canne.
*Ciel !*
Elle se remit à courir, la pluie tombait franchement maintenant et si elle ne se dépêchait pas le comte risquait de tomber malade. Elle arriva avec violence, manqua de tomber sur le dos du maître et de l'écraser sur le bitume. Elle se rattrapa de justesse et ouvrit le parapluie sous leurs deux têtes. La pluie venait de cesser sous la protection offerte par l'objet. Voila ! Une bonne action d'accomplie Ciel ne tomberait pas malade ! Mais elle rougie et commença à s'échauffer toute seule... Elle se trouvait seule sous un parapluie avec lui. Une situation clichée mais romantique et elle se mordit la langue pour reprendre ses esprits. Les choses auraient été beaucoup plus classe si Sebastian-san avait été à sa place. Et beaucoup plus romantique si c'était Elyzabeth-chan qui était venu courir pour protéger son fiancée. Elle n'était qu'une simple maid après tout.

Et bien voilà...Le beau temps n'était pas vraiment au rendez-vous sur ce coup là. Les premières goûtes de pluie tombaient déjà et le jeune comte n'avait que son haut de forme pour se protéger des intempéries. Tout en s'aidant de sa canne il s'avança lentement pour se placer sous une terrasse d'un petit bâtiment sans doute les demeures de personnes quelconques, et lui avouons qu'il était bien content d'avoir trouvé ce petit abris et de ne pas devoir repartir dans le manoir complètement trempé. Il soupira longuement en venant doucement se masser la tempe d'une main...

-J'ai choisit le bon jour pour me promener seul moi tiens...Je sens déjà la leçon de morale qui va me retomber dessus puisque je suis sortit sans domestique.

Alors qu'il finissait sa phrase il se rendit compte qu'il n'était plus seul...Il avait bel et bien entendu des pas rapides de quelqu'un se dirigeant vers lui, mais vue qu'il pleuvait des cordes, pas mal de gens avaient prit la décision de prendre leurs jambes à leurs cou pour aller s'abriter de la pluie. Alors pendant un moment il pensa que c'était une de ces dites personnes qui avait décidé de s'abriter au même endroit que lui...

Mais ayant la tête baissée, il put apercevoir des chaussures particulières qu'il avait déjà vue des milliers de fois. Il s'attendait au pire, puis en relevant la tête il vit enfin sa domestique, Meilin, avec ses lunettes brisées comme il en était le cas des milliers de fois par mois voir par semaine. Elle était venu le chercher rien que pour le protéger de la pluie avec son parapluie? Le jeune comte ne l'avouerait sans doute pas à voix haute mais l'intention l'avait touché et cela se voyait quelques peu sur son petit visage à présent teint d'une légère surprise.

-Meilin...Tu as encore brisé tes lunettes. Il va falloir qu'on rentre au manoir avant que prévu pour que Sébastian puisse les emmener en réparation et te les rendre au plus vite.

C'était sa façon à lui de la remercier et de lui montrer que cela le touchait. De plus il savait parfaitement que les lunettes de sa domestique avaient une grande valeur sentimentale pour cette dernière. Et il comprenait parfaitement cet attachement vue que lui il ressentait quelque chose de semblable envers la chevalière des Phantomhive. Une fois cela dit, il tourna la tête vers les rues presque désertes, quelques enfants courraient encore sous la pluie, cherchant plus à jouer qu'à s'abriter à dire vrai.

Son regard était quelques peu mélancolique, mais ce n'était qu'à peines visible à dire vrai. Quelques souvenirs du passé refaisaient surface à ce moment là, mais rien de bien grave à dire vrai...Un peu de nostalgie sans doute. Il tourna ensuite la tête vers Meilin, la fixant à nouveau.

-étais-tu venue pour quelque chose en particulier? Des achats que Sebastian t'aurait ordonné de faire par exemple?

La soubrette fit mainte courbette ça ne servirait pas à grand chose mais elle se sentait gênée. Elle avait cassé ses lunettes et voila qu'elle allait encore embêter Sebastian. Le comte ne se fâcha pas ce qui rassura Meilin, elle allait pouvoir récupérer ses lunettes et elle en était heureuse. Elle afficha un très grand sourire qu'elle garda, elle n'avait pas l'air idiote mais heureuse ce qui était différent.

-étais-tu venue pour quelque chose en particulier? Des achats que Sebastian t'aurait ordonné de faire par exemple?

-Ah non... J'ai vu la pluie arriver et j'ai accouru pour vous abriter !

Elle était sincère et ne chercha pas à trouver une excuse. Elle ne disait pas ça non plus pour se faire bien voir ce n'était pas son genre. C'était la vérité, point barre.

-Si vous étiez tombé malade cela aurait été embêtant pour vous. Vous auriez dû changer tout votre emploi du temps et les choses seraient devenues compliquées ! Je ne pouvais pas laisser une telle chose arriver !

Elle regarda le ciel, les nuages commençaient à s'enfuir les uns à la suite des autres poussés par le vent. C'était comme cela la vie à Londres, une grande averse vous tombais tout à coup dessus pour vous rendre malade et le soleil arrivait ensuite pour vous faire éternuer. C'était un temps sadique ! Meilin restait au côté du comte mais elle se rendit compte qu'elle était une soubrette et que ça place n'était pas ici.

-Euh... Je vais vous laisser... Je ne peux pas vous imposer ma présence !

Elle referma le parapluie cette fois la pluie avait arrêté de tomber pour de bon.

-Oh, au faite ! J'ai une question à vous posez si ça ne vous dérange pas...

Elle regarda les nuages analysant les formes un peu naïvement, elle ne remarqua pas son lacet défait et elle s'étala par terre pour la énième fois... Elle ne cassa rien mais s'égratigna les mains.

-Aie, aie aie !

Elle était vraiment empotée.

-Je, je vais y aller ! Je ne veux pas vous embêter !

Maintenant qu'elle était blessée elle devenait un poids pour le jeune maître et c'était la dernière chose qu'elle souhaitait. Elle courut à droite puis à gauche un peu perdue ne sachant ou allait, la douleur lui faisant un peu perdre la tête. Elle devenait parfois surexcitée sans raison quand elle perdait le contrôle de la situation.